Nous vous
présentons Analiyah, notre professeur de danse passionnée et expérimentée, dans une interview de Magalie, de l’association Melaya-Danse :
Magalie : Analiyah , C’est ton vrai prénom ?
Analiyah : C’est mon nom de scène ! C’est la tradition : toute danseuse orientale qui se produit sur scène en solo prend un nom de scène. Analiyah, c’est comme ça qu’on m’appelle dans le
milieu de la danse. Dans la vie de tous les jours, je m’appelle Annabelle.
M : Qu’est-ce qui t’a amenée à la danse orientale ?
Analiyah: La danse fait partie de moi depuis toujours. Dès que j’ai su me tenir debout, j’ai commencé à imiter les danseurs des émissions de variété à la télévision. Quand j’ai enfin eu l’âge de
fréquenter un cours de danse (5 ans), ma mère m’a inscrite dans une école de danse. D’abord danse classique, puis modern'jazz. J’ai ensuite fait de la danse africaine, un peu de flamenco, et en
1996, alors que je vivais en Allemagne, je suis allée à mon premier cours de danse orientale, et là, ça a été le coup de foudre! Cette danse ne m’a alors plus quittée.
M :
Qu’est-ce qui te plaît tant dans la danse orientale ?
A : Ah, vaste sujet! C’est un ensemble de choses. Il y a la musique : Les rythmes orientaux, les mélodies, il y a dans ces musiques un panel très large d’instruments, d’ambiances et émotions
différentes qui me font vibrer. La danse orientale, c’est aussi une invitation au voyage, dans des pays exotiques et hauts en couleurs. Et puis le principal: les mouvements de danse ! Et les
différents styles. Car en réalité, il n’y a pas une danse orientale, mais des danses orientales. Il y a les danses folkloriques d’Égypte et du Proche-Orient, qui sont très terriennes, souvent
joyeuses, avec beaucoup de percussions. Il y a le raqs sharqi, dit 'classique égyptien', plus aérien, élégant, grâcieux, féminin. Et d'autres styles encore qui permettent d’exprimer quelque chose
de très intérieur, ou au contraire une certaine espièglerie, ou encore la nostalgie, le romantisme etc. C’est très riche et varié. Et il y a aussi des accessoires comme le voile, la canne, les
ailes d’Isis…
Il y en a vraiment pour tous les goûts ! Et le point commun à tous ces styles, ce sont les mouvements de base, centrés autour du bassin, des hanches, du buste, et la grâce des mouvements de bras
et des mains. Ce sont des mouvements qui font tellement de bien au corps. C’est difficile à exprimer avec des mots, mais vraiment c’est une danse qui me fait énormément de bien, qui est douce
pour le corps et qui ravit mon esprit. Ce sont des mouvements qui mettent de la fluidité et de la joie dans le corps et dans la vie, je trouve.
M : Et qu’est-ce
qui t’a donné envie d’enseigner la danse orientale ?
A : Pendant 18 ans j’ai été enseignante en collège. Dans le cadre de projets avec les élèves, j’ai encadré des stages de danse, et proposé moi-même des cours de danse africaine et orientale.
Comme j’aimais à la fois enseigner et danser, ça m’a évidemment beaucoup plus, et j’ai eu envie de transmettre mon savoir et de partager cette danse avec des adultes. Alors en 2009, en parallèle
de mon métier de prof de langue, j’ai ouvert mes premiers cours de danse orientale en Charente, où j’habitais à l’époque.
Il y a eu quelques années de pause, le temps d’une transition de vie tant professionnelle que géographique, et à présent je suis ravie de pouvoir de nouveau partager et enseigner cette danse dans
les Hautes-Alpes où je vis maintenant.
M: Est-ce que tes pratiques ont évolué depuis ta première année d’enseignement de la danse orientale ?
A : Oui bien sûr. Il y a d’abord l’expérience qui fait évoluer, mais aussi mon cheminement personnel. Au début, j’étais principalement tournée vers l’artistique, je me produisais sur scène, je
préparais des spectacles pour mes élèves, etc. Et puis parallèlement, j’ai commencé le yoga, la méditation, puis une reconversion professionnelle : j'ai maintenant une activité
d'accompagnement thérapeutique à l’aide de l’hypnose et de l’aromathérapie. Je me suis donc intéressée de plus en plus aux liens entre corps et esprit, et à comment se sentir mieux dans sa vie.
Et je suis devenue consciente de tout ce que je percevais inconsciemment depuis longtemps concernant les bienfaits de la danse sur le cerveau et la santé. Je ne cesserai jamais d’aimer les
chorégraphies et le spectacle de danse, mais je n’ai plus envie de proposer des cours axés là-dessus. Ce qui est au centre de mes préoccupations dorénavant, ce sont le plaisir des mouvements de
danse, la vitalité, la joie de vivre, l’épanouissement personnel. Et pas de pression d'objectif spectacle, pour une ambiance détendue et bienveillante. Si l'occasion d'une représentation se
présente, on peut voir s'il y a des motivées, mais je ne veux forcer personne.
M: Quelles
sont tes formations en matière de danse orientale ?
A : Oulala, la liste des mes professeurs est longue! J’ai pris 11 ans de cours hebdomadaires de danse orientale avant de me sentir légitime à l’enseigner. Puis j’ai fait de nombreuses formations
intensives en Allemagne chaque été avec notamment Enussah, Saïd el Amir, Djamila Kotsch, ainsi qu’avec Khaled Seif à Paris. J’ai aussi fait plein de stages auprès de
grands danseurs, comme Momo Kadous ou Jillina des Bellydance Superstars, pour ne citer que mes 2 préférés. Les dernières années, je me suis principalement formée avec Saïd el
Amir et son équipe de Jom Your Life. Saïd est le créateur de la Jomdance = Jazz -Oriental -Modern -Dance. C’est une fusion de Danses Orientales, jazz et contemporain qui donne des
possibilités illimitées de créations, qui permet toutes les fusions que l’on veut, et de s’exprimer à travers la danse, quelle qu’elle soit, sans étiquette, sans limite de cadre. En considérant
La Danse comme langage universel.
M: Super! Côté
pratique : est-il nécessaire d’avoir déjà pratiqué la danse pour venir à tes cours ?
A : Non. C’est ça aussi que j’aime avec cette danse : il n’y a pas d’âge pour commencer. Et il n’est pas nécessaire d’avoir déjà pratiqué une autre danse pour pouvoir s’y mettre. Pas de
morphologie standard non plus. C’est une danse pour tous les âges, tous les corps !
Bien sûr, avoir déjà fait de la danse aidera toujours à maîtriser plus rapidement certains mouvements ou déplacements. Mais une totale débutante en danse pourra trouver son bonheur dans la danse
orientale en progressant à son rythme. Dans mes cours, c’est comme en yoga: pas de compétition, chacun(e) à sa mesure. Que l’on soit débutante ou pas, mince ou avec de jolies rondeurs, ce
qui compte c’est la capacité à mettre de la souplesse dans les parties du corps qui sont parfois verrouillées, et trouver le lâcher prise qui permet de ressentir joie et légèreté. Car c’est ça
qui se passe aussi en danse orientale : on déverrouille certaines parties du corps, on amène de la fluidité dans son corps, et par extension dans sa vie. Car comme le dit Nietzsche, la danse
c’est la vie. Et j’ai déjà vu de réelles évolutions parmi mes élèves femmes. Certaines ont vraiment réussi à habiter de mieux en mieux leur corps, à gagner en assurance, en féminité et en
rayonnement grâce à la danse. Et ça c’est ma plus grande satisfaction !
M: Dernière
question : Tu parles beaucoup de féminité. La danse orientale est-elle réservée aux femmes ?
A: Certes c’est une danse très féminine pratiquée principalement par des femmes. Je précise au passage qu’il n’est pas nécessaire d’être très féminine pour la pratiquer. Au contraire, certaines
viendront acquérir une part de féminité qui leur manque selon elles. Et il arrive parfois que des hommes désirent eux aussi explorer leur côté féminin. On a tous un côté Yin et un côté Yang! Mais
il est vrai que les hommes sont plus nombreux parmi les danseurs professionnels que dans les cours amateurs.
M: Une chose à ajouter?
A : Simplement, si un aspect de ce que j’ai évoqué éveille quelque chose en vous, pourquoi ne pas venir essayer ? C’est gratuit, et c’est chouette de faire de nouvelles expériences dans la
vie!